
08.09.25
Les PFAS, également connus sous le nom de « produits chimiques éternels », peuvent encore être présents dans certains produits et posent des défis particuliers au secteur du nettoyage. On les trouve dans les vêtements de protection, les produits d'imperméabilisation et les nettoyants spéciaux, et ils peuvent se retrouver dans l'environnement via les eaux usées ou l'abrasion. Pourquoi ces substances sont-elles si problématiques ? Quels sont les risques pour la santé et l'environnement ? Et comment les entreprises peuvent-elles réduire l'exposition ? Cet article donne un aperçu et montre pourquoi ce sujet est important.
Les PFAS (substances alkylées perfluorées et polyfluorées) sont un groupe de plus de 10 000 produits chimiques synthétiques utilisés dans de nombreux produits depuis les années 1950. Leurs propriétés particulières – hydrofuges, oléofuges et anti-salissures, ainsi qu’une résistance extrême à la chaleur et aux produits chimiques – les rendent attrayants pour de nombreuses applications. Cependant, c’est précisément cette stabilité qui fait que les PFAS ne se dégradent pratiquement pas dans l’environnement. Ils s’accumulent dans les sols, les eaux, les organismes vivants et, finalement, dans le corps humain. Certains d’entre eux, comme le PFOS et le PFOA, sont reconnus comme nocifs pour la santé, soupçonnés d’être cancérigènes et font déjà l’objet d’une réglementation stricte ou d’une interdiction dans le monde entier.
La pertinence des PFAS pour le nettoyage est indirecte, mais élevée. Bien qu’ils ne soient pas présents dans tous les nettoyants universels, ils jouent un rôle important dans certains domaines. Les matériaux de protection tels que les vêtements de travail, les gants et les membranes pour les salles blanches ou l’industrie pharmaceutique sont souvent traités avec des PFAS afin de garantir leurs propriétés hydrofuges, oléofuges et chimiquement résistantes. Les produits d’imprégnation pour les textiles, le cuir ou les surfaces techniques contiennent également souvent des PFAS, tout comme certains nettoyants spéciaux ou revêtements qui utilisent des tensioactifs à base de PFAS. De plus, les PFAS peuvent se retrouver dans l’environnement via les eaux usées, l’air vicié ou l’abrasion. Le personnel de nettoyage est doublement exposé : par la manipulation directe de produits contenant des PFAS et par le contact avec des surfaces déjà contaminées.
Les PFAS sont extrêmement persistants et ne peuvent être éliminés complètement ni par les procédés de nettoyage conventionnels ni dans les stations d’épuration. En tant que « produits chimiques éternels », ils se propagent dans l’air, l’eau et la poussière et peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire. À cela s’ajoutent des risques considérables pour la santé : des études montrent des liens avec des lésions hépatiques, des troubles hormonaux et un risque accru de cancer. L’accumulation dans le sang et la transmission possible aux enfants pendant la grossesse et l’allaitement sont particulièrement critiques. De plus, la pression réglementaire s’intensifie : l’UE prévoit une interdiction étendue des PFAS dans le cadre du règlement REACH, avec des périodes de transition pouvant aller jusqu’à 13 ans pour les applications inévitables. La Suisse travaille également à des adaptations correspondantes.
Le nettoyage n’est pas seulement concerné, il joue également un rôle clé dans la gestion des PFAS. Dans les domaines exposés tels que l’industrie, les pompiers ou l’industrie pharmaceutique, des procédures de décontamination spécialisées sont nécessaires pour empêcher toute propagation. Parallèlement, la prévention est essentielle : le choix de produits et de matériaux sans PFAS réduit considérablement l’exposition. En complément, des formations sont nécessaires pour le personnel de nettoyage afin d’identifier les risques et de mettre en œuvre les mesures de protection appropriées.
La Suisse réglemente les PFAS de manière de plus en plus stricte, même si le danger que représentent certaines substances du groupe des PFAS n’est pas encore totalement élucidé. Une chose est sûre : à forte dose, les PFAS sont nocifs. L’ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim) a été révisée afin de se conformer aux règles de l’UE relatives aux polluants persistants (règlement POP) et aux produits chimiques (règlement REACH). Depuis avril 2022, de nouvelles exigences s’appliquent aux PFHxS, à leurs sels et aux substances apparentées, et l’utilisation de certains PFAS est progressivement restreinte.
Les autorités suisses travaillent actuellement à l’élaboration de nouvelles mesures visant à minimiser les risques pour l’environnement et la santé. Un rapport du Conseil fédéral recommandant un plan d’action national est attendu d’ici fin 2025. Parallèlement, une consultation est en cours afin d’aligner la réglementation suisse sur les normes européennes plus strictes.
Il est essentiel que les équipes de nettoyage et les professionnels comprennent la présence des PFAS dans les matériaux et les processus de travail et prennent conscience des risques d’exposition potentiels. Les approches importantes sont les suivantes :
En raison du durcissement des exigences légales dans l’UE et en Suisse, l’utilisation des PFAS dans les produits de nettoyage a fortement diminué. Il existe aujourd’hui des alternatives sans PFAS pour la plupart des applications, de sorte que les PFAS ont perdu depuis longtemps leur importance dans ce domaine. Néanmoins, certains produits contiennent encore des PFAS, en particulier dans des applications spéciales exigeant une grande résistance à la saleté, à l’huile ou aux produits chimiques.
Point positif à souligner : certains fabricants ont systématiquement converti l’ensemble de leur gamme de produits à des formulations sans PFAS. Citons par exemple Tana-Chemie, Kiehl et Diversey , qui ont complètement renoncé à l’utilisation des PFAS.
Vous souhaitez consulter une carte interactive à l’échelle européenne qui présente les mesures des PFAS dans les eaux souterraines, les eaux de surface et l’eau potable ? Les données proviennent du PFAS Data Hub, qui s’appuie sur plus de 100 sources standardisées provenant de 27 États membres de l’UE ainsi que de Norvège, d’Islande, du Liechtenstein et de Suisse. Vous pouvez consulter la carte ici : Carte interactive PFAS